La trilogie Monlywood se compose d'un cycle de trois livres: Monlywood, Monlywood Encore et Monlywood, Apothéose, qui interagissent en synergie les uns avec les autres. On retrouve au fil du texte des personnages-valises et des sujets qui font toute la spécificité du style de leur auteur.
Toute l'originalité de l'œuvre consiste dans une succession de textes en apparence sans rapport les uns avec les autres, textes qui sont ensuite tous corrélés entre eux par l'auteur, soit en cours de récit soit à la fin du livre, délivrant en quelque sorte rétrospectivement le sens et la cohérence du livre a posteriori. Cette structuration sous forme prototypique et paradoxale participe bien évidement d'un parti pris stylistique qui marque ainsi de son sceau ces trois ouvrages de Laurent La Gamba et concoure à l'édification d'une architecture originale faisant littéralement éclater le genre du roman.
Monlywood est une ville imaginaire dans laquelle évolue toute une galerie de personnages, et dont la fondation est annoncée en exergue du premier opus dans une sorte de jubilation néologique et qui consiste dans la simple transformation du nom du village dans lequel vit et travaille l'auteur/artiste depuis 1995: Monléon / Monlywood.
Monlywood - Monlywood Encore - Monlywood, Apothéose
Le lexique et les personnages
L'auteur a donné naissance à une galerie de personnages qu'il nomme lui-même des personnages-valise, "bien utiles à [ses] desseins..."
Mr Wonderful
Mr Wonderful, dont le nom est évoqué juste à la fin de Monlywood et dont il est simplement dit:"Ainsi naquit Mr Wonderful" est un personnage-valise. Ce personnage personnifie pour l'auteur une sorte de double autobiographique. Il incarne à la fois toutes les merveilles et toutes les défaillances des hommes et sert également en filigrane à figurer l'image de l'auteur lui-même, dont il incarne à sa façon la grandiloquence, le narcissisme et la mégalomanie. Mr Wonderful est un nabab, un milliardaire, un capitaine Nemo, une sorte de mogul des temps modernes qui contemple le monde depuis son Monlywood d'élection. Il est l'incarnation des excentricités les plus flagrantes et des démesures les plus avérées, tribut porté à une sorte d'esprit britannique aristocratique idéalisé. Son caractère, comme tous ceux des personnages de l'auteur, ne sert en lui-même de support que pour ses réflexions et non à l'élaboration d'un contenu rigide et normatif.
Superlakan
Le personnage de Superlakan apparaît pour la première fois dans Monlywood. C'est bien entendu très satiriquement mais aussi en hommage à la figure emblématique du psychanalyste Jacques Lacan que l'auteur se réfère en donnant naissance à ce personnage, sorte de mélange improbable entre la figure allégorique du super héros des comics américains et le personnage du psychanalyste. Ce personnage-valise fera l'objet d'un livre à part entière: Le Livre de Superlakan. Le personnage de Superlakan permet à l'auteur d'introduire la plupart des thèmes qui lui sont chers sous un éclairage fortement satirique et onirique.
CCCPKMarx
CCCPKMarx est le personnage-valise qui incarne le mieux l'idée de l'être-dans-l'histoire. Il est le personnage qui est cœur des enjeux historiques ou sociologiques et permet à l'auteur des digressions philosophiques sur l'Histoire, soit en ce qui concerne le regard que portent les historiens, les philosophes ou les journalistes eux-mêmes sur la trame des événements historiques soit sur les événements eux-mêmes. Ce personnage apparaît une première fois à l'état embryonnaire dans Monlywood, dans l'épisode de "La Jaguar de Karl Marx".
Paul Hanon
Le personnage de Paul Hanon est un personnage "générique". Il est utilisé à maintes reprises par l'auteur pour décrire des situations qu'il nomme lui-même des situations "psycho-pathologiques". Il est le personnage du quidam, un embrayeur dont le patronyme n'évoque rien de particulier et qui n'est là que pour servir la cohérence de l'histoire racontée.
Chloë
Le personnage de Chloë, qui apparaît inchangé depuis les premiers ouvrages (Californie, mon amour, etc) doit être considéré comme un personnage à part entière, même si son ancrage autobiographique n'est plus à démontrer et la volonté de conserver tel quel le patronyme de son épouse avérée, ce qui ne semble nullement gêner l'auteur. Au contraire, le personnage de Chloë est un incarnant qui permet à celui-ci d'introduire un certain nombre de réflexions sur la vie, l'amour, le mariage, l'adultère ou la maladie sans pour autant renier un ancrage autobiographique.
Les TrivialPoursuits
Les "TrivialPoursuits" apparaissent pour la première fois dans The Book of Superlakan, même si on a déjà pu subodorer leur présence dans Monlywood et Monlywood Encore. Ils peuvent incarner indifféremment la "caste" des journalistes, des présentateurs ou des animateurs de la télévision, ou les commentateurs en tout genre de l'ère télévisuelle.
Monlywood
Monlywood est la patrie de Mr Wonderful et la ville imaginaire dans laquelle évolue cette galerie de personnages. Son origine est bien entendu décrite et explicitée au début de Monlywood et consiste dans la simple transformation symbolique du nom du village dans lequel vit et travaille l'auteur Monléon en Monlywood.
Les Pèlerins
Le terme Pèlerin constitue également un personnage-valise au sens où il renvoit à tout individu se réclamant d'une confession religieuse. L'auteur s'est à plusieurs reprises exprimé sur ce fait, à savoir que dans la nomenclature éthico-religieuse, le mot Pèlerin était celui qui offrait le plus de flou possible afin de ne pas corrompre la nature des propos engagés par des considérations d'appartenance à telle ou telle confession religieuse. Le mot Pèlerin définit ainsi pour l'auteur tout individu croyant. Ce choix est selon lui impérativement dicté par le fait que les termes (leurssignifiants au sens Saussurien) définissant les différentes confessions religieuses sont en quelque sorte désormais surchargés, saturés de signifié, au point de masquer le contenu sous-jacent qu'ils peuvent éventuellement véhiculer, rendant dorénavant tout commentaire sur les questions sémantiques qu'elles soulèvent obsolètes. C'est de manière à contourner cette impasse que l'auteur a recours à ce terme générique.
Lascience
Lascience est un pléonasme inventé pour définir la production scientifique dans sa globalité prenant place et fonction dans l'histoire des hommes.