→ Introduction to the series

(Version Française en bas de page)

"The notion of a gift evokes feelings of delight, joy and pleasure. This pleasure is realised through both the act of giving and of receiving a gift, the aesthetics of the wrapping – bright, shiny, elaborate bows – and the anticipation of discovery: what is contained within?

Moreover, in our affluent western society a gift is no longer merely a marker of significant life events. Even though, for many of us, there is nothing we need, want or don’t already have; gift giving is a symptom of our pathological consumerism.  A gift is a public display of our wealth and prosperity, it is a substitute for the giving of time, attention, affection or emotional connection. It is both an apology and an expectation.

Yet the pleasure of a gift is often fleeting; echoed by the rapidity in which the gift itself loses its significance. Rendered obsolete, discarded in favour of the newest fad, consigned to history, a fond memory. And as a memory this pleasure can be experienced anew; relived. Perhaps even more strongly.

Unlike many of the items which we casually discard each day, La Gamba’s gifts all possess a functional quality; they fulfil a need. Even when the item itself is unconventional in the sense of a gift, or its functionality has expired. The objects selected by the artist are often mundane, damaged, absurd. Does this make the gift itself any less beautiful? Or the pleasure experienced any less meaningful?

Is this work, in some way, symbolic of our condition. Are we not all, in our own way, mundane, damaged, absurd? Do we not distract the eye with our bright, shiny outward persona?  The act of unwrapping (or allowing ourselves to be unwrapped) to reveal our ordinariness, our flaws, our ridiculousness – is this not a gift?"

Marie Carter

"Laurent La Gamba has now taken to gift wrapping the detritus of our lives. His mordant sense of humour is all the more evident in this onslaught upon planned obsolescence. 

He deliberately seizes upon the mundane, the temporary and the unnecessary objects that furnish our everyday existence. His delight in emphasising their evanescence reverberates throughout the work, whether it is a redundant child's pushchair, a dead hoover or a car exhaust pipe, they are all enveloped in celebratory bows which gives them an unwarranted and continued lifespan. 

The mourning bows are particularly striking since they contradict the deadly messages purveyed by the objects themselves, from child's coffin to de-mining device, encompassing a Nazi flag redolent of the horrors of the Second World War and a gas mask representing the nightmare of the First, he assaults the spectator with our memories in common. 

Unusually La Gamba sidesteps provocation to dwell upon the significance of objects in the stories we tell ourselves about both the immediate and distant past. He muses upon our relationship with the material world and how it furnishes our minds and in so doing encourages us to adopt a more critical approach to our engagement with the "real".

Lyn Cole

"En juxtaposant des objets tels qu'un détecteur de bombe antipersonnel, un drapeau nazi ou un cerceuil pour enfant, l'artiste tente de rendre palpable que rien dans la vie n'est réellement défini comme jouissif au départ et qu'il y a dans tout objet une forme de "versatilité" intrinsèque qui dépend toujours de l'angle duquel il est perçu, utilisant la symbolique codifiée du noeud cadeau produite par la société occidentale, symbolique le plus souvent canonique et normative, comme un embrayeur.

En se focalisant sur une codification visuelle (noeud cadeau) volontairement répétitive, l'artiste tente de rendre perceptible la mobilité sémantique des différents Signifiants au sens linguistique et aspire ainsi à produire un énoncé dérangeant et provocateur: en effet on peut tout aussi bien recevoir en cadeau quelque chose de réjouissant que quelque chose de dramatique: un cadeau pour la naissance de son enfant comme un diabète de type 1. 

En introduisant des éléments hétérogènes de nature à produire un disfonctionnement au niveau de la perception de l'objet, l'artiste rend ainsi la juxtaposition visuelle de l'objet et du noeud incohérente et problématique. Ici, l'oeuvre se présente également pour l'artiste à la fois comme une forme de critique et comme une forme d'hommage aux oeuvres souvent "aseptisées" produites par l'art contemporain, en prenant précisément à contrepied cet univers visuellement codifié et produisant une collusion entre un élément épuré et des objets endommagés.

C'est cet "enfer", ce chaos d'objets (ce Pandemonium) qui nous environne que l'artiste théâtralise et ridiculise, déifie et démystifie à la fois, tentant de faire littéralement (à la lettre) éclater leur encodage sociologique, affectif, sémantique et historique."

Claire Duane

Petite introduction à la nouvelle série de l'artiste Laurent La Gamba intitulée: "Pandémonium des objets versatiles".

"Le nom est le temps de l'objet" avait énoncé Jacques Lacan.

La fonction médiatrice de la sculpture ou de l'installation artistique contemporaine tient au fait que les êtres humains entretiennent avec les objets un rapport essentiellement imaginaire qui prend sa fonction dans un rapport d'exclusivité: c'est-à-dire à dire entre un toi et un moi qui ne peuvent être conçus que dans une relation d'exclusion: "si c'est toi qui existe, je n'existe pas, si c'est moi qui existe, tu n'existes pas". 

Si l'être humain peut y repérer une forme d'unité, le tout y est surtout appréhendé dans un rapport évidemment aliénant, évanescent, d'incertitude, de morcellement ou de discordance. Ce n'est que par la fondation d'une relation symbolique avec l'objet que la perception devient possible, et cela s'effectue par la nomination. Pour l'artiste c'est le titre de l'œuvre qui remplit cette fonction. C'est précisément ce qui se trouve mis en branle dans ce nouveau travail de La Gamba.

La faculté de nommer les objets structure leur perception et "soutient" l'homme à l'intérieur d'une "zone de nomination". Le terme qui sert à nommer l'objet fait alors entrer le sujet dans une relation où il constitue l'objet comme un identique de lui-même, un double, objet pourtant périssable dans le temps, pacte par lequel l'humain s'accordent à reconnaître le même objet comme valide.

En déstructurant volontairement ce pacte et en faussant sa zone de nomination, Laurent La Gamba, familier et friand des enjeux liés aux questions d'identification moïque, introduit un grain de sable dans le rapport d'identification qui lie l'objet à sa "réalité" sociale et historique. 

Ainsi, avec cette nouvelle série d'oeuvres, Laurent La Gamba rend ainsi encore plus instable le rapport narcissique du sujet aux objets et par là même dissout la probabilité de son unité dans un chaos imaginaire dans lequel prévaut désormais tout un discours paradoxal: "Masque à gaz cadeau surprise", "Drapeau du III Reich cadeau", ou encore "Corset orthopédique cadeau", démontrant encore une fois, comme si c'était nécessaire, qu'il n'y a pour l'homme absolument aucune perception qui ne soit tenable plus d'un instant.

About the Christmas cars  series...

The series entitled 'Xmas cars' consists in the artist's rethinking the concept of these cars given as gifts in some countries, especially in rich American states such as California or Florida where they are actual Christmas presents.

This is how the "Xmas cars" series is described by the artist: "I lived in California for quite some time and often on Christmas morning, brand new flashy cars were parked adorned with bows as presents in driveways awaiting the surprised recipient of the gift.

My aim was to go against the flow of the utter Western consumerism and make a travesty of this vision of happiness. I have collected cars from scrap yards and install them with the same merry knot- the symbol of a gift in the West."

Even if this "Xmas cars" project is in a way a form of criticism of the opulence of some parts of society, with its consumerism going full way, my goal, is to insist on the beauty and dreamlike elements of these written off cars whose colours and shapes inspire joy and pleasure too. The viewer will be the only judge of this contrast and its implications.